Armistice en musique: les chansons des poilus
MISE A JOUR
Pour l'armistice de 14 / 18, il fallait bien que la fin de la guerre fût célébrée en musique et que le sacrifice des poilus le fût en bleu, blanc, rouge.
C'est ce que n'ont pas manqué de faire les choristes de l'Ensemble Vocal Bressuirais devant plusieurs centaines de spectateurs hier. Ils ont commencé sur la scène du cinéma "Le fauteuil rouge" en première partie du" film "Au revoir là-haut" puis ont enchaîné à Bocapole.
Ils ne jouaient pas avec Nagui à "Noubliez pas les paroles"...
Ils participaient à "N'oubliez pas les poilus!"
Des Madelons légères comme des papillons..
Du célèbre "Régiment de Sambre et Meuse" au "Qui a gagné la guerre?" de 1919, l'ensemble d'Emmanuel Boulanger a raconté la guerre en chansons, revisitant l'esprit des deux premières décennies du siècle au fil de textes écrits par Vincent Scotto ou repris par Maurice Chevalier et les chansonniers de l'époque.
Et les Madelons bressuiraises particulièrement canon en bleu ou blanc pour chanter l'ami mimi, l'ami mimi, la mitrailleuse, racontaient, elles aussi, l'histoire à leur façon:
"La servante est jeune et gentille, Légère comme un papillon,
Comme son vin son oeil pétille, Nous l'appelons la Madelon"
Quand les poilus se poilent...
Quant aux ténors et aux basses, en rouge, il n'hésitaient pas à entonner "Le cri du Poilu", chanson de 1916 insistant sur la détresse sexuelle de nos soldats:
"A nos poilus qui sont au front
Qu'est-ce qu'il leur faut comme distraction?
Une femme, une femme"
On sentait bien qu'au fond de leur tranchée nos poilus avaient plus envie de se faire aimer que se poiler ou de s'épiler!
Le poème anti-Kaiser d'un jeune bressuirais
Pour donner une couleur locale à ce tour de chant reflet d'une époque, le poème caustique d'un jeune bressuirais "L'homme qui rit" ( à retrouver d'un clic) a été lu par votre blogueur.
Il s'est incrusté entre "Les tranchées de Lagny" et la terrible "chanson de Craonne" longtemps interdite par l'armée.
D'abord le flingage en quelques vers du kaiser allemand:
"L'homme qui rit! Quel nom tragique de dément!
Infect comédien jouant la tragédie,
Tu peux rire o Kaiser allemand"
Puis le dégommage en musique des embusqués restés loin du front:
"Ce sera votre tour, Messieurs les gros
D'montersur le plateau
Car si vous voulez faire la guerre..
Payez-la d'votre peau"
A l'occasion de ce concert - autre particularité locale- les choristes arboraient tous sur leurs T shirts soit une petite "Nenette" soit un petit "Rintintin", dérisoires porte-bonheurs confectionnés en fil de laine par une mère, une marraine ou une épouse..
Pour nombre de bressuirais qui ont aujourd'hui leur nom gravé sur le monument aux morts, ce ne fut pas suffisant face à la mitraille allemande..
Qu'importe!
Ce petite symbole souvenir permettait au poilu de "penser au pays et à sa payse"
En oubliant quelques instants l'enfer de la guerre..
Alain CADU
Merci à Louis FRADIN pour ses superbes photos.
1917: le poème caustique d'un ado bressuirais
La vie du bressuirais Jamblan dans une B.D. signée Kayo
UN PETIT MOT de Gérard JADEAU:
J'apprends hier soir que ce Kaiser a une "mini excuse" après un accouchement difficile qui lui a atrophié le bras gauche : et les médecins l'ont fait souffrir souvent en s'acharnant sur lui ... que penser de ça ?