A Jard, l’écriture est comme un jeu de l’oie où, au lieu de cacarder comme le volatile femelle, on fait comme le mâle emplumé: on jargonne.
Et le 1er mai, il serait dommage de ne pas passer par la case "salon" en bord de mer.
La journée des écrivains de Jard-sur-mer en Vendée attire chaque année bien des auteurs avides de booster leurs ventes sur plusieurs coups de dés magiques.
Une foire de bonne à l'oie
Jard, c’est un peu comme une bourse au livre décontractée, un échange sympathique avec les auteurs, bref Jard est une foire de bonne à l’oie….
La ville installe son salon en plein air, sur le bitume face au port : il n’est surtout pas question, contrairement au far-west, de chasser les auteurs à grand renfort de goudron et de plumes!
Bien au contraire !
La petite station balnéaire les bichonne. Elle les prend sous son aile à l’ombre du moulin qui semble être son image de marque.
Pas étonnant qu’elle ait le vent en poupe!
Et, bien sûr, Dominique Dumollard, lle porte-plumes d’écrituriales (vite un clic!) ne manquerait pour rien au monde une telle manifestation. Sur son stand copieusement garni, il se livre sans problème à son exercice favori: convaincre les lecteurs potentiels en vantant les mérites de ses auteurs exposés au grand air marin.
Déjeûners d'auteurs et Jard-dîners
A Jard comme chez Drouant, on n’hésite pas à se mettre à table avec une spécialité locale : au brunch littéraire et au déjeuner d’auteur, on préfère le jard-dîner !
Rien de tel pour se mettre au vert !
Rien de tel pour se mettre au verre !
Et on en connaît même qui, à l’ombre du moulin, sortent de table avec un coup dans l’aile !
Et vas-y qu’à Jard je jargonne pendant que l’oie cacarde!
Et vas-y que je t'ignore l'oie blanche pour déblatérer sur la page de la même couleur!
A la rencontre d'Emile à Jard
Et moi qui suis un nostalgique des auteurs à pseudo et qui, je l'espère, ai encore la vie devant moi, j’ai même cru, à la sortie d'un Jard-dîner trop arrosé, rencontrer Emile à Jard.
Sur le port!
A moins que, tel Don Quichotte, j'ai été dupé par le moulin à vent servant de toile de fond à la manifestation!
Il est peut-être temps pour moi d’arrêter mon délire sur ce sujet-bateau des auteurs à Jard.
Il est sans doute temps d'appliquer le dicton célèbre: "Après les ports, le réconfort !"
Et quoi de plus réconfortant pour l'auteur du tout juste sorti "Les Géants d'Olympie" qu'un petit tour sur l’hippodrome voisin?
Bercé par le ressac maritime et par mes héros grecs de courses à pied mais aussi de courses hippiques, j'ai plus qu'envie d'aller entonner avec les auriges qui font les beaux jours du bouquin :
« Hé, Alain, arrête un peu ton jard »
OK, Jard-rête mon char, mais je vous préviens: après mon premier salon de Jard, je vais encore continuer à jargonner.
Prochain rendez-vous les 11 et 12 juin à Montmorillon!
Alain CADU
auteur des "Géants d'Olympie" à retrouver d'un clic sur
J’y étais, cela aurait pu être Montbéliard, Vallangoujard, Cajarc, Égliseneuve-des-Liards, les Baléares, en pays magyar, ce fut Jard, et ce n’était pas le fruit du hasard.
Parti de mon matin, sans antibrouillards, il faisait beau, un beau soleil, pas le cagnard. Le speaker de la radio pas trop babillard, dans mon char, je me prenais pour le chevalier Bayard, tout en sachant que vendre des livres ce n’est pas forcément du billard !
Mes collègues scribouillards s’affairaient à étaler leur art. La panoplie était complète : franchouillard, égrillard, paillard, et autres œuvres d’art que des chefs-d’œuvre. Les choses étant installées, le petit tour au bar terminé, le moment est venu enfin de poser son taffanard.
La foule comme c’est bizarre ne se comptait pas par milliards. Sympa cependant, bigarrée à souhait, des braillards, des piaillards, mais peu de geignards. Des deux côtés de la table on remarquait de beaux gaillards, des rondouillards, plusieurs nasillards et quelques vieillards. Côté chaland des couples avec leurs gniards, un trouillard n’osant pas s’approcher, celui qui n’a pas un liard en poche, des grenouillards, des grappillards collectionneurs de marque-pages, des vétillards pourquoi pas, un savoyard et plusieurs vasouillards en fin de journée, aucun corbillard.
Bref on a passé un bon moment.
Dominique