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écrituriales, le blog
28 février 2022

Pouvoir d'achat : "un totem dans la morne plaine"

On nous abreuve depuis quelques semaines de ce terme d'autant plus à la mode que les temps sont durs et que l'élection présidentielle s'approche à grand pas.

Pas étonnant qu'à écrituriales on fasse de gros efforts pour sauver votre pouvoir d'achat tout en essayant d'améliorer le notre.

N'est-ce pas, Kayo?

kayo écrituriales 052Notre écriturialiste Georgette Bonnier a, elle aussi, son point-de-vue sur le pouvoir d'achat. Et si elle le livre gratuitement au blog, c'est pour que cela n'obère pas le votre, le notre, le mien.

Bonne lecture pour "pas un sou"!

Alain

Le pouvoir d'achat

Logo sans nomLes mots ont un sens nous dit-on. Ils ont même un poids si on en croit un célèbre magazine.

Les mots ont aussi des synonymes… pourquoi alors ne pas tenter de substituer au mot pouvoir l’un d’entre les nombreux offerts dans les dictionnaires. Par exemple « toute puissance ». Et si l’on substituait au mot achat le mot dépense ? Qui dit achat suppose une dépense, on est d’accord. Imaginons de remplacer l’expression « pouvoir d’achat » par « toute puissance à dépenser »… quel panache ! 

Alors filons les synonymes, ils valent bien les métaphores. Si l’on échange « achat », mot un peu froid, plat,  presque sévère, comptable, désincarné, par emplette, ou encore commission c’est un peu plus glamour et nous voici, grâce à ces délicieux et surannés synonymes, revenus au temps de nos grand-mères !

Revenons sur terre et à la succes-story de ces deux mots pouvoir et achat qui ont réussi, à force de faire touche-touche dans le politiquement et économiquement corrects, de se transmuer en une  sorte de divinité hybride qui a fait une entrée discrète mais efficace dans notre univers mythologique.

 Pourquoi ce concept de « pouvoir d’achat » est-il clamé, brandi, par tous les politiques, économistes, philosophes, commentateurs, sociologues et autres, comme étant quasiment la seule mesure constitutives de nos besoins, des plus primaires aux plus spirituels, de nos désirs, de nos rêves, en bref, voilà que le pouvoir d’achat sonne comme la seule promesse de bonheur.

Un bonheur qui n’est même plus dans le pré, alors que tout pourrait le faire croire avec l’apologie du vert, du bio. Non, c’est une promesse qui  prospère dans le paradoxal. Alors que l’ère de la consommation à outrance est derrière nous, que notre chère démocratie est en danger et qu’il serait temps d’imaginer des  manières inédites de protéger ce bien commun le plus précieux, en la rendant plus vivante, enrichissante, juste, libre,  fraternelle, voilà que notre faculté  à vivre heureux est suspendu au Pouvoir d’achat !

Est-ce le choc des mots qui transforme le pouvoir d’achat en totem, planté au loin dans une morne plaine ?

Quelles forces occultes sont-elles à l’œuvre qui poussent celles et ceux qui veulent à tout prix s’en approcher, à entrer  dans la transe, parfois une hache à la main ?

 Georgette Bonnier

 

 

Commentaires
L
Post-scriptum :<br /> <br /> <br /> <br /> Le printemps est arrivé, vive le printemps!<br /> <br /> <br /> <br /> En relisant aux aurores mon petit commentaire, outre le devoir de corriger ma faute - il faut lire "goutte", bien sûr! - je confirme la pertinence du propos de Mme Bonnier qui a bien vu et compris du" religieux" dans notre existence collective. Autrement dit dans nos comportements dépensiers non dispensateurs.<br /> <br /> <br /> <br /> Sous le manteau d'Arlequin, il y a t-il quelque chose d'invariant? Michel Serres a répondu...en partie.(Le Tiers-Instruit)<br /> <br /> <br /> <br /> Et un ingénieur de formation que nous apprécions termine un bel et difficile essai sur la notion de service "servir les autres".<br /> <br /> <br /> <br /> En citant les "Écritures".<br /> <br /> <br /> <br /> Sur le terrain, il y a soixante et onze ans, Paul Antier en visite a-t-il laissé quelque chose, si tant est que ce quelque chose existât, dans les annales de la ville? Et sept ans plus tôt, en juillet, où au jardin bressurais, il lisait Proust, le médecin Pierre Debray-Ritzen a-t-il vécu quelque chose d'absent dans ses Mémoires? Son neveu qui a choisi l'histoire m'a dit : "Il faut que je me rappelle..."<br /> <br /> <br /> <br /> On le voit, en tel domaine d'archives, nos valeureuses et si sympathiques gens du patrimoine et des recherches scientifiques et historiques n'ont tout simplement pas de pain sur la planche.<br /> <br /> <br /> <br /> Tout ne s'achète pas!<br /> <br /> <br /> <br /> C'est peut-être mieux ainsi...<br /> <br /> <br /> <br /> Claude Luqraine
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L
Bonsoir!<br /> <br /> <br /> <br /> C'est un plaisir de poursuivre la conversation, si l'on peut dire, avec Madame Georgette Bonnier et son commentateur Monsieur Dominique.<br /> <br /> <br /> <br /> Avec un peu de retard, il est vrai, mais bon, comme on dit, mieux vaut tard que jamais.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce propos intelligent sur le pouvoir d'achat m'a fait rouvrir un livre sur les utopies (l'auteur peut-être se reconnaîtra) où, page 228, on apprend qu'un salaire brut au SMIC ne qualifie pas un pouvoir d'achat. Mme Bonnier me rappelle son homonyme, petit-neveu de l'un des fondateurs de la II ème Internationale qui voulait sortir les fourches quand un ministre dont il contestait l'utopie, prononçait le mot "Culture".<br /> <br /> <br /> <br /> Peu nous chaut, ici même, les analyses pointues des spécialistes! On a le sentiment que le contenu du texte de cette gente dame les transcende.<br /> <br /> <br /> <br /> Bien sûr, ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain et n'écartons pas d'un revers de manche dédaigneux une profonde critique de la raison politique dont la longue théorie recèle quand même quelque chose...<br /> <br /> <br /> <br /> Quelqu'un me disait :<br /> <br /> <br /> <br /> " C'était le quinze juin mil neuf cent soixante-trois, j'étais dans la foule Place Notre-Dame, à Bressuire, et le Président de la république parlait...Quand passa un camelot qui vendait des insignes et notre homme de répliquer : "Ah, vous les paysans, vous voulez bien vendre mais jamais acheter!" - Eh bien ça m'a fait réfléchir" (Fin de citation)<br /> <br /> <br /> <br /> Faut dire que la paysannerie qui lisait "La Terre", en cachette, journal communiste à l'époque, allait voir "De Gaulle" pour lequel, elle n'était pas censée voter, alors que les bonnes ouailles qui votaient comme un seul homme pour le grand Charles avec la bénédiction de Monsieur le Curé, étaient restées dans leurs villages.<br /> <br /> <br /> <br /> Mais de ces choses-là, les édiles culturelles locales n'en disent gouute, mes bons seigneurs.<br /> <br /> <br /> <br /> Cours-y vite, cours-y vite...Où ça? Eh bien dans le pré, voyons!<br /> <br /> <br /> <br /> Pour quoi faire? Pour l'attraper. Attraper quoi? Attraper qui? Le bonheur tout simplement.<br /> <br /> <br /> <br /> Bien cher Jacques Prévert et heureuse référence dans le propos de Madame. "Le bonheur est dans le pré" Ah bon! Le jongleur de mots pourra à loisir permuter les lettres de cette assertion entre guillemets et d'ajouter le résultat : "Ou le serpent dans l'herbe"<br /> <br /> <br /> <br /> Fernando Pessoa es-tu là, en ces herbages dont parlait dans l'une de ses pièces Jean Giraudoux? Peut-être pourrait-il nous entretenir de l'évolution des courbures, tel cet auteur si perspicace susmentionné en filigrane...Mais le conférencier parisien d'aujourd'hui, expert en la matière, dans une incertaine réunion en campagne, ne saurait pérorer à l'envi sur l'anagramme de "La courbure de l'espace-temps".<br /> <br /> <br /> <br /> Imaginons un auditeur culotté comme pas un, lui demandant de nous montrer le "Superbe spectacle de l'amour"...Et le tribun habile qui n'a pas la langue dans sa poche, de se retrouver avec ses équations d'Albert, Gros-Jean comme devant!<br /> <br /> <br /> <br /> Revenons à nous, à nos porte-monnaies et à nos courses à la ville!<br /> <br /> <br /> <br /> Les circonstances comme la vie sont toujours compliquées, écrivait M.Proust dans "Le temps retrouvé".<br /> <br /> <br /> <br /> On n'est pas libre sans liberté économique. Il faut des sous pour vivre, c'est une évidence! Restent des choix à faire, une décision à prendre et ça, c'est personnel! Nous retournons vers un chemin d'obscurité...N'est-ce pas Martin?<br /> <br /> <br /> <br /> Dans quelques heures, j'irai quelque part sur un chemin de campagne, rue Gambetta, quérir dans un point relais un livre qui porte ce titre :<br /> <br /> <br /> <br /> "Oui, mais quelle est la question?"<br /> <br /> <br /> <br /> Je n'ai pas la réponse.<br /> <br /> <br /> <br /> Je sais seulement qu'il va arriver en quelques minutes...Le printemps.<br /> <br /> <br /> <br /> Et sans quitter le pouvoir d'achat, la démocratie, voyons, le tableau et comme en quarante :<br /> <br /> <br /> <br /> "Le gueux radine, l'étendard palpite, le ciel bouge"<br /> <br /> <br /> <br /> Quarante lettres permutées qui font "La liberté guidant le peuple, d'Eugène Delacroix"<br /> <br /> <br /> <br /> Bien cordialement et bonne saison.<br /> <br /> <br /> <br /> Claude Luqraine<br /> <br /> <br /> <br /> Donné le dix-neuf mars deux mille vingt-deux quand minuit sonnèrent
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D
Nom d’un rat ! Comme disait mon grand-père...<br /> <br /> Ah, ben chat !<br /> <br /> Achat... chacun sa méthode.<br /> <br /> Il y en a même qui sont bien achats landais...<br /> <br /> d’autres, achats perlipopettes...<br /> <br /> Ah ! Cha suffit comme cha !<br /> <br /> Chat Pristi !
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