Alésia par Michel Moinier
Du côté des poètes "historiques" avec Michel Moinier
ALESIA
De tous temps, en tous lieux, toujours les dictateurs
Ont voulu sur l’histoire imposer leur emprise.
Pétain n’excepte pas, voulant avec fureur
Que l’on place Alésia sur le site d’Alise.
Cela ne collait pas, référence à César,
Décrivant le décor et dénombrant les hommes,
Mais qu’importe cela, pour Vichy, le grand art :
Le Consul se trompait sur l’hectare et les sommes.
On prit Carcopino, scientifique et ministre,
Qui saurait bien prouver, comme avait fait Stoffel,
Qu’il ne fallait chercher, comme Saulcy, le cuistre,
Mais trouver ce qu’on veut, où l’on veut, sous la pelle.
Au professeur Berthier, qui fit œuvre de sage
En relisant le texte et comparant les lieux,
On opposa Chamson, avec Malraux pour gage,
Pour que Syam-Alésia ne reste qu’officieux.
Ce clin d’œil à l’histoire et Vercingétorix !
On avait mis deux « l » au nom de sa patrie :
Le nouveau roi de Gaulle, ayant les idées fixes,
Préférait à César Napoléon petit…