Dominique Dumollard: revenu universel et socle social

Les primaires du P.S. ont décliné à toutes les sauces le revenu universel cher à Benoit Hamon, le portant même en tête de la gauche avec 36% des suffrages. Et beaucoup n'en sont toujours pas revenus!

Notre ami Dominique Dumollard qui réfléchit depuis plus de dix ans sur cette question  vient de nous livrer ses idées dans son essai "Changer le monde? La clé, c'est nous"

Il a pour le blog accepté de sortir son trousseau de bonnes idées pour nous donner son avis sur la question.

Sans enfoncer de portes ouvertes!

Alors, Dominique, pourquoi revenir sur ce revenu universel?

"C’est une idée à la mode dont on parle beaucoup ces temps-ci, campagne pour les présidentielles oblige. Les propositions se déclinent de manières diverses, et l’on peut dire en gros que l’idée serait de verser à chaque individu un montant de l’ordre de 1000 €, de sa naissance jusqu’à sa mort, sans aucune condition de ressources ou autres, ni contrepartie.

Benoît Hamon, candidat aux primaires de la gauche le présente dans son programme. Les autres sont plutôt mitigés et le plus souvent opposés. Divers mouvements de gauche, des personnalités comme NKM, J-F Poisson, F. Lefebvre pour la droite y sont favorables. L'objectif étant de remettre à plat le système d’aides sociales trop complexe et trop coûteux.

Il est loin de faire l'unanimité?

Le Secours populaire, ADT Quart-Monde et le Secours catholique y sont plutôt opposés. La gauche radicale préfère le combat du plein-emploi, J-L Mélenchon, le NPA et le PCF considèrent qu’il s’agit d’un cheval de Troie pour casser notre modèle social. Attac et la CGT sont à peu près dans la même logique.

Le Sénat a créé une mission d’information à ce sujet qui a débouché sur un rapport.

http://www.senat.fr/commission/missions/revenu_de_base_en_france/index.html

Très schématiquement il dit que l’idée est intéressante, que les expériences à l’étranger ne sont pas très avancées et peu probantes, qu’il faudrait l’expérimenter sur quelques territoires volontaires en France, en y allant à « petits pas ».

Ce qui semble poser le plus gros problème, pour tout le monde, c’est le financement.

On peut avoir des chiffres?

En France, 66 millions d’habitants, si 1000 € par mois, cela fait 792 milliards d’euros par an. La moitié si l’on se contente de 500 € par mois. À titre comparatif, la somme des régimes de sécurité sociale s'élève à 470 milliards d’euros, le budget de la France et de 375 milliards d’euros, la dette de 2170 milliards d’euros, et le PIB de 2500 milliards d’euros. Évidemment, la possibilité de le financer ne semble pas évidente.

En réalité ce qui pose problème c’est que les différentes visions proposées sont construites dans la logique du système économique actuel. En réalité, nous sommes en train de vivre une mutation comme l’humanité en a très peu connu. On commence à en prendre conscience, sans savoir comment y faire face. La population mondiale atteindra 10 milliards d’individus en 2050. Heureusement, tous les taux de natalité sont en baisse partout dans le monde. Cela sera-t-il suffisant pour ne pas exploser ? La question est posée. Les ressources de la planète sont limitées et la plupart des pays consomment bien au-delà de leurs ressources propres. Il faut mettre au rencard les projets construits sur la croissance folle.

Alors pourquoi vaut-il mieux opter pour ce concept du socle social que vous défendez avec passion dans vos livres, dans vos conférences et lors des salons du livre comme à Jard-sur-mer (photo)?

Dans mon ouvrage issu de plus de 10 ans de réflexion, de formalisation et d’échanges avec mes lecteurs ou les personnes que je rencontre, je propose trois idées en synergie. Un Socle social très proche du Revenu universel, mais avec une ou deux différences à mon avis fondamentales. Si l’on veut avoir plus il faut aller travailler et pour cela il faut qu’il y ait du travail pour tous, c’est la deuxième idée.

Ces deux idées sont simples, parce que construites sur le bon sens, compliquées parce qu’il s’agit d’un changement de société, de mentalité. Aucune vraie réforme ne pourra être faite dans le contexte politique actuel. On le voit chaque jour, tous les acteurs du système se dénigrent mutuellement, les citoyens qui n’ont plus confiance descendent dans la rue pour s’y opposer. La troisième idée tente de répondre à ce problème.

Toutes les grandes évolutions qui ont eu lieu dans l’histoire ont été construites par la base, le terrain, les acteurs, les inventeurs... jamais par les monarques, les potentats, bons ou mauvais. Leur vrai rôle doit consister à accompagner ces évolutions pour éviter les dérives, les exploitations de toute nature.

Une autre réflexion débouchant sur une suggestion intéressante accompagne ses trois idées. Elle porte sur le domaine des charges, taxes et impôts.

Pour changer le monde, vous proposez deux clés que vous publiez chez écrituriales

Oui, Alain. "Changer le monde ? La clé, c’est nous" est décliné en deux ouvrages.Ils présentent tous les deux les idées en question, l’un sous forme de texte, l’autre sous la forme des diapositives de mes conférences.

On peut les trouver avec des extraits sur le Site écrituriales, à l’adresse suivante :

https://www.ecrituriales.com/auteurs-a-l/dominique-dumollard/

Alors, amis lecteurs,si vous êtes en quête de bonnes idées et de bonnes lectures, vous savez ce qu'il vous reste à faire.

Merci Dominique!

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Dominique Dumollard