Logo sans nomAu nom de la rose! C'est signé, bien sûr, Umberto Eco

Au nom de la prose! C'est signé écrituriales grâce à Dominique Dumollard

Il suffit d'un petit clic ci-dessus pour retrouver son ping-pong verbal avec le blogueur dans une précédente chronique"du tac au tac" .

Sur le blog d'écrituriales, tous les genres seront bons pour célébrer la phrase ou chanter le bon mot,

Et tous les outils se justifient pour en tirer "Mots et merveilles"

Des outils, des mots:

me160304C'est justement ce que nous propose avec "Ateliers d'écriture" Donatien Moisdon, l'un des auteurs d'écrituriales.

Son billet pour le blog souligne le dilemne de l'auteur en devenir: être ou ne pas être en phase avec ce qu'on écrit

Mais il a surtout le mérite de leur proposer deux solutions en chanson.

Et cela méritait bien de faire la une de printemps du nouveau blog d'écrituriales

Ateliers d’écriture

Je ne suis jamais allé à un atelier d’écriture. Peut-être le devrais-je!

Je ne les évite point par orgueil ; postulant, par exemple, que je suis au-dessus de ces choses-là, et que je n’en ai pas besoin.

Que nenni !

Ma méfiance vient principalement de deux rapports, par deux personnes, sur deux ateliers.

« Etrange attirail »

Dans atelier « A » on leur a dit, en gros : n’écrivez que sur ce que vous connaissez bien vous-même. Autrement, vous ne serez pas convaincant.

Si vous êtes nés dans une famille riche, n’écrivez pas sur les pauvres.

Si vous êtes profondément religieux, ne vous aventurez pas dans le monde de la sensualité, etc.

C’est un bon conseil MAIS il élimine d’un coup :

-      Toute la littérature de science-fiction

-      Tous les romans historiques

-      Tous les romans basés sur la recherche. Tout Balzac et tout Zola, par exemple.

le scribe vers gauche« Songes en rasade »

Dans atelier « B » on a prêché le contraire : les lecteurs en ont marre qu’on leur présente toujours leur petit monde, que ce soit celui de la paysannerie, des banlieues dangereuses ou des disputes familiales.

Ils veulent de la différence, du rêve, des fantasmes.

Que répondre alors au jeune homme ou à la jeune fille qui vient, en toute sincérité, vous demander conseil ?

Je laisserais les deux chansons de René Baër lui répondre :

Le scaphandrier

Mets ton habit, scaphandrier
Descends dans les yeux de ma blonde,
Que vois-tu bon scaphandrier?
Je vois un étrange attirail:
Des fleurs, des oiseaux, du corail,
Et de l'or en fines paillettes.

Mets ton habit, scaphandrier
Descends dans le cœur de ma blonde,
Que vois-tu, bon scaphandrier?

Je vois une source très pure,
Je vois des rires et des deuils,
Une oasis près d'un écueil...

Mets ton habit scaphandrier,
Et dans le cerveau de ma bonde,
Tu vas descendre, que vois-tu?

Il est descendu, descendu...
Et dans les profondeurs du vide
Le scaphandrier s'est perdu...

La chambre

On m'a prêté quatre vieux murs
Pour y loger mes quatre membres
Et, dans ce réduit très obscur,
Je voulus installer ma chambre.

Pour lui donner un air coquet
Je suspendis aux murs en pente
Les diplômes que j'ai manqués
Et mes décorations absentes.

Sur une table, les photos
De celles qui se refusèrent.
Sur des rayons, les in quarto
Des livres que je n'ai su faire.

J'ai mis derrière les fagots
Les grands crus de notre royaume,
Les Chambertins et les Margaux
Dont j'ignore jusqu'à l'arôme

Et dans un vaste coffre-fort,
Rangés en piles régulières,
Toutes les valeurs et tout l'or
Que j'aurais pu gagner naguère!

Par la fenêtre se glissant,
Voici qu'un doux rayon bleuâtre
Est venu remplir mon théâtre
D'un mobilier étourdissant:

Voici des tapis d'ambition,
Voici des tentures de rêve,
Voici qu'un rideau se soulève
Sur un chevalet d'illusion.

Voici des coussins de serments
Couvrant des fauteuils de promesses
Et puis des colliers de tendresse
Et des bouquets de sentiments.

Voici le mirage de l'Art.
Voici des songes en rasades,
Le divan de Shéhérazade
Et le clavecin de Mozart,

La chimère en quatre secondes,
Décorateur sur champ d'azur,
A fait de mes quatre vieux murs
La plus belle chambre du monde.

Conseil final au débutant :

Pour Atelier « A » : plonge dans ton attirail 

Pour Atelier « B » : plonge dans tes rêves

Le mélange des deux deviendra TON style.

Donatien Moisdon

indexRetrouvez les ouvrages de Donatien Moisdon sur le site écrituriales

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